Submit your work, meet writers and drop the ads. Become a member
 
Paul d'Aubin May 2016
Le Géranium d'Alger
(dédié à mon ami Abder).

C'était un plant de géranium,
sans racine apparente
qui avait poussé à Alger,
sous le soleil si vif
de la terre d'Afrique.
L’ami Abder, me l'avait apporté,
comme un présent choisi
d'orange ou de soleil
Il venait de «La bas»,
que nous feignons d'oublier
Mais ou tant de souvenirs
nous relient, par-delà l'amertume
Tant de haine et de préjugés.
Même si des plaies restent à vif
maigres les porteurs de braises
et les vaine vengeances
entretenant les feux.
au lieu de les éteindre
et de jeter leurs forces
pour rapprocher nos Peuples
préserver notre même mer.
Notre Méditerranée lustrale
qui borde nos deux rives
et de rechercher ensemble
l'eau qui étanchera les soifs
de demain, quels que soient
nos Dieux ou nos idéaux.
Je craignais pour ce géranium
aux radicelles menues,
qu'il succombe au vent d'autan
et à ce printemps si pluvieux
mais l'hôte d'Alger
était de bonne souche
accrochée à la vie
et soucieux d'embellir
«Tolosa la belle»,
qui brille et resplendit
sur ces terrasses solaires
de «la Comtale»
nous faisant oublier
que nous vivons en ville
et goûter ce bonheur.
emplissant mes yeux
d'une multiplicité de plantes
Méditerranéennes; bien sûr,
irisées pas les fluides solaires
arrosées par tant de couchers de soleil
et les levers de lune.
Ce géranium à trois têtes
courbées par ces vents
si fréquents,
côtoie la menthe,
le fenouil et la sauge
et scelle une amitié profonde
de natifs des rives
de notre même Méditerranée.

Paul Arrighi
Paul d'Aubin May 2016
Le manifestant

Il avait manifesté, tant et plus.
Dans l'après 68, casqué,
parmi tant de jeunes copines et copains.
Il courait vite alors et cela valait mieux.
Car la police n'était pas tendre.
Mais c'était comme un rituel
de courses, de lacrymos
et de chevelures dénouées.
L'époque semblait alors grand ouverte,
à la jeunesse, aux guitares et aux robes à fleurs.
Tandis que les posters du «Che» régnaient sur les murs des chambres d'adolescents.
Lorsque Franco, le cacochyme, l’infâme,
voulut, avant de mourir, accroître sa moisson de victimes.
Cela chauffa fort devant le consulat
Espagnol, à Toulouse.
Il fallait maîtriser la peur des détonations,
et se tenir bien droit dans la chaîne,
lorsque les hommes casqués qui
avaient aussi peur que nous,
reçurent l'ordre de charger.
Sales moments pour les services d'ordre,
Entre chocs de casques contre casques,
Tels des chevaliers des temps jadis,
avec leurs heaumes.
Puis les années passèrent, les copains s'égayèrent.
La venue de l'âge adulte déboulait dans nos vies,
avec sa part de réalisations et d'oublis des serments.
Certains tournèrent complètement casaque,
et commencèrent à se prendre au sérieux,
en jouant aux patrons branches ou aux conseilleurs officieux.
D'autres furent laissés pour compte.
et s'en prirent aux plus faibles qu'eux,
votèrent pour le borgne et sa fille
qui leur promettaient de rendre de
rebâtir la France en rendant la vie
plus dure a de pauvres hères basanés.
qu'ils suspectaient si sottement
de réduire leur part de droits sociaux.
C'était des temps bien médiocres à
l'haleine fétide.
Dans les cafés, les propos volaient bas,
Comme des projectiles
et les plus hargneux régnaient par leurs outrances,
comme le loup cervier sur la meute apeurée.
Et puis, fut élu, François Hollande, non par son charisme mais surtout par défaut.
Il avait l'air bonhomme paraissait bienveillant.
Et puis Sarko nous avait épuisés
et exaspères,
par son ego de montgolfière, son agitation incessante,
et sa manie de dresser les uns contre les autres,
et de courir sus aux boucs émissaires.
Nous n'attendions pas un Zorro, mais nous eûmes droit au sergent Garcia,
Et funeste erreur, ce Président apaisé, trop tranquille,
fit appel à Manuel Valls, ce querelleur, cet hidalgo ombrageux.
Alors s'instaura le temps des reniements et des provocations répétées,
ou il fallait battre sa coulpe et ne plus prononcer le mot «socialisme».
C’était l’éternelle fable du nouveau et des vieux !
Mais ce nouveau avait un air et un goût de ranci et de Finances aussi.
Comme comme une cerise bien amère sur le gâteau et ces goûts d'alcool frelaté,
surgit la «loi Travail» comme un pied de nez
fait à celles et ceux qui en manquaient
Et dont le cout baissait incessamment
Nous fumes beaucoup à nous réveiller hagards,
et à reprendre le chemin des manifs,
Ou nous virent des «robocops» super équipés,
nous serrer de trop près; ambiance détestable,
pendant que nos mandants, élus pour faire tout autre chose.
S'efforçaient de nous enfumer et de créer maintes diversions.
C'était moins marrant qu'en notre jeunesse.
Mais il fallait ne pas lâcher, pour transmettre l'Esprit et la Flamme.
Nous avions quand même, la gorge serrée,
de voir d'ancien amis raconter des salades,
et se battre désormais pour la préservation de leurs postes,
Et de quelques prébendes.
Mais comment était-ce arrive ?
Comment avaient-ils pu oublier ce qu'ils avaient été !
Et venir défendre ce qu'ils avaient combattu ?
L'histoire est bien cyclique et l'être fragile comme un roseau.
Ça ne fait rien, j'étais redevenu manifestant, opposant.
Je gardais comme l'oiseau bleu ma conscience pour moi.
Et je pourrais dire un Jour à mon enfant,
«Le plus beau diamant est ta vérité intérieure et ta conscience
Maintien ton Esprit pur avant que de prétendre changer le Monde.»

Paul Daubin
Paul d'Aubin Apr 2016
Éloge de Monsieur de Montaigne

(Dédié à Jean-Pierre)

Toi seigneur de Montaigne, au si beau nom d'Eyquem
que nul amateur de Bordeaux ne saurait négliger.
Tu fus l'ami de La Boétie et un sage joyeux,
Tu vécus en ton château, dont l'une des tours rondes,
contenait une bibliothèque fournie.
Toi, qui faisait cultiver ce vin de Bordeaux,
qui sied au palais et plait tant aux anglais.
Cher Montaigne ayant étudié à Bordeaux,
au collège de Guyenne,
Tu vécus en un temps empoisonné
par les guerres de religion et ses sombres fureurs.
Temps affreux ou l'homme égorgeait l'homme,
qui ne partageait pas sa même lecture de la  Bible.
Et dire que nous avions cru, ces temps-là, révolus !
C'est peut-être ce qui te poussa à choisir l'école stoïcienne,
Bien que par ton tempérament et ta vie.
Tu fus beaucoup plus proche des bonheurs de Lucrèce.
Tu fus, un long temps, magistrat au Parlement de Bordeaux,
bien que les chicaneries du Droit t'eussent vite lassées,
et plus encore, la cruauté de ses modes de preuve.
et cet acharnement infini des plaideurs,
à n'en jamais finir, à faire rebondir les procès
que tant d’énergie vaine te semblait pure perte.
Mais tu voulais être utile et l'égoïsme étroit de l' «otium»,
choquait ta conscience.
Tu eus un ami cher, Prince de Liberté et de distinction,
Etienne de la Boétie, qui réfléchit avec profondeur,
sur les racines de la tyrannie en nos propres faiblesses.
Et de cette amitié, en recherchant les causes,
Tu conclus et répondit ainsi :
«Parce que c’était lui, parce que c’était moi»
Révélant ainsi que la quintessence du bonheur de  vivre
luit au cœur  de cette amitié dont nous sommes,
à la fois, le réceptacle et l’offrande.
Cher Michel de Montaigne, je voulais,
te saluer ici et te faire savoir en quelle estime
Je te tiens avec  tes «Essais» d’une bienveillante sagesse
Qui font songer aux meilleurs vins mûris en barriques de chêne
Et à ces cognacs qui éveillent l’Esprit et les sens,
Même lorsque l’hiver nous pèse et nous engourdit
Je voulais aussi te dire que de ton surnom
J’ai nommé Jean-Pierre qui te ressemble si fort
Et apporte une douce ironie à mes passions tumultueuses.
Paul Arrighi
Paul d'Aubin Mar 2016
Comment une  Femme m'a émue

Des jambes fines terminées par des baskets,
Des cheveux qui tombent sur les épaules,
Un bracelet vert sur le bras,
Et ce petit short noir si pudique,
qu'il en est émouvant.
Chère belle inconnue rencontrée dans ce bus,
Je me gardais bien de t'aborder ni  de t’importuner,
A peine t’avais-je jeté un regard discret,
pour respecter ton intimité,
et parce que nos âges étaient par trop lointains.
Mais ta fugitive beauté, ta fraîcheur, ta joliesse,
ont été l'arc-en-ciel en  cette  journée.
Il existe parfois des croisements éphémères
Qui vous apportent plus,
Que de longs propos et des espoirs déçus.

Paul Arrighi
Paul d'Aubin Mar 2016
Quand les Moutons moutonnaient

Les moutons moutonnants des nuages moutonnent,
Alors que les moutons moutonniers des prairies,
se sont pressés, bêlants, lorsqu'est tombée la pluie.
Cela n'empêcha pas le loup de se glisser,
dans le troupeau craintif des moutons moutonnants,
qui ont senti le loup et s'enfuient tous, transis.
Mais le loup court plus vite, attrapant des moutons.
Alors que le Berger et son chien le Patou, dorment encore leur soûl.
Mais l'orage s'accroît, gâchant ainsi,
le sommeil du Berger et celui du Patou.
Mais soudain, le Berger n'a plus sommeil du tout.
Voyant son troupeau fuir, poursuivi par le Loup.
Tandis que le Patou aboie : « Au loup ! Au loup ! »
Le vent se lève enfin, amenant les nuages,
moutonner bien plus **** que dessus la prairie.
Si bien que le Patou poussif course le loup.
Alors que le Berger se saisit d'un fusil.
Mais tire de trop **** en blessant un mouton surpris.
Alors que les moutons s'égayent de partout.
Le Patou, voit le Loup, l’aboie comme un garou,
et sans y réfléchir va, courir sus, au Loup.
Mais le loup noir s’apeure, revient dans le troupeau.
Pour mieux se protéger d'un coup de chassepot.
Et des dents du Patou, bien qu’il soit, si pataud.
Le berger finit par toucher un mouton, au mollet.
Ainsi, le troupeau effrayé ne sait même plus bêler,
et sait encore moins qu'avant, à qui se fier.
C'est alors que Patou, voit le Loup de plus près,
et trouve préférable de prendre ses quartiers,
non sans avoir mordu le jarret d’un mouton qui geignait.
Tandis que le Berger, aveuglé de nuit noire,
ne sait plus distinguer, le loup noir, d'une poire.
C'est peut-être pour cela qu'il tire encore un coup.
Sur un autre mouton qui attrape les plombs.
Monsieur de La Fontaine en toute seigneurie,
aurait conclu l’histoire par une raillerie.
Alors qu'il convient mieux se contenter d'y voir,
la raison du plus fou qui s'est joué de nous.
Mais moi, l’écrivailleur, qui aime tant les chiens,
je vous dis, qu'il vaut mieux protéger les moutons,
en préférant l’enclos, aux fusils, aux Patou.
Et tant, qu'avoir un chien, autant prendre un toutou.
Qui laissera les loups mais jouera avec vous.

Paul Arrighi
NB : Le titre de ce poéme à la fantaisie voulue et au Burlesque assumé porte un titre à l'imparfait en l'honneur de notre ami commun disparu trop tôt, Jacques Brell, ce parolier émérite,Chanteur donnat tout de sa voix et de son énergie, Poéte tendre comme dans "Orly" où Les Marquises, et fin comédien Français, qui eut dans sa chanson sur Bruxelles cettte expression de toute beautéb : "Quand Bruxelles, Bruxellait " - P.A.
Paul d'Aubin Mar 2016
Radio Matin, mars 2016

Radio Matin, mars 2016 ; Tu écoutes la radio du matin ne pouvant te replonger dans l’oubli Et les nouvelles ne vont pas vont pas bien Il paraît que les Grecs auraient abusé, Des subventions de l'Europe se seraient gavés. Et, qu’horrible angoisse, Picsou craint de ne point être remboursé. Mais où va-t-on, si les créanciers rechignent à payer leur dus ? Tu écoutes la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Les banques aussitôt sortis du coma, ont refilé en douce leurs pertes sur le déficit des Etats et ainsi créés un grand branle-bas Et se sont mises comme l’usurier Shylock A provoquer de grands entrechocs. Tu écoutes la radio du matin Il parait que les «marchés» ont le bourdon Car les européens du sud auraient croqué tout le pognon. Les marchés en perdent leur latin De voir la « dolce Vita de tous ces profiteurs. Quant à l’Espagne n’en parlons même pas ! C’est certainement la faute de la sangria. Tu écoutes la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Il va falloir travailler plus longtemps, et du code du travail si ventripotent décréter la grande disette, d’ailleurs Manuel l’a dit, l’ « ancien socialisme » n’est pas « moderne » car il ne se plie pas aux contraintes de ce que nos gourous savants, nous dictent comme étant « la Modernité », d'ailleurs la barbe de Jean  Jaurès ne fait pas assez jeune cadre dynamique ! Et puis il paraît que nous vivons trop longtemps et pour les fonds de pension cela est certes démoralisant. Pourtant ne souhaitons guère tous atteindre cent-ans, Et préférerions disposer librement de notre temps. Tu écoutes encore la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Un tanker s’est est échoué Laissant le pétrole s'écouler, qui sera difficilement colmaté et tue mouettes et cormorans. Les centaines de milliers de réfugiés, souvent par nos propres bombes déplacés ont le toupet de vouloir partager l’espoir de vivre dans un oasis de Paix ; mais pour combien de temps encor, cette paix des cimetières peut-elle durer, et bous laisser consommer seuls dans nos lits pas toujours si douillets ?
Tu n'écoutes plus désormais la radio du matin et la télévision encore moins. Car toutes ces nouvelles te rendaient zinzin. Tu n’es plus sûr, du tout, de la vérité apportée dans cette Babel sonore et tu es consterné par une vision si étriquée de l’humain.
Comment pouvons-nous tant ingurgiter d’insignifiances où se noie la lucidité ? Comment pouvons-nous partager les vrais progrès des sciences et du creuset Mondial des pensées ? Sans jamais nous interroger et garder le nez au raz de cette marée d’informations non triées ? Comment avoir un bon usage d'un village planétaire si divisé ? Et comment redonner le goût de l’Humain pour le plus grand nombre à la participation aux choix dont nous sommes si souvent exclus bien que surinformés ?

Paul Arrighi (Toulouse le vendredi 18 mars 2016)
Paul d'Aubin Mar 2016
Littérature et Politique

(Prose poétique en  souvenir de la lecture de Carlo Levi docteur, peintre, militant antifasciste  et écrivain)

Je ne pourrais assez remercier mon père, André (Candria en Corse),  qui pour me permettre un jour de comprendre la langue Corse qu'il n'avait pas eu le temps de m'apprendre car il enseignait déjà l'anglais,  me fit choisir l'Italien, en seconde langue au Lycée Raymond Naves.
Cette classe d'Italien cristallise les meilleurs souvenirs que j'ai eus de ce Lycée qui n'était pas d'élite,  au sens  social de ce terme menteur mais bien plus important, jouait alors,  ce  rôle de creuset social dont nous semblons avoir quelque peu  perdu le secret. J’eus la grande chance d’y connaître  mon meilleur ami, Roland P.., qui aujourd’hui, hélas, n’est hélas plus  mais dont l’Esprit demeure et qui  fut  l'ami si compatissant et fraternel  de mon adolescence tourmentée,  quelque peu Rimbaldienne.  Mes Professeures d'Italien étaient toutes des passionnées et si nous ne nous mîmes pas suffisamment, par paresse, à la grammaire; elles réussirent, tout de même,  à nous  ouvrir grand la porte de cette langue somptueuse,  l’Italien,  si variée et l’amour  de la civilisation Italienne qui a tant irrigué l'art et le bonheur de vivre. Parmi les romans que ces professeures de ce Lycée Laïque  et quelque peu «contestataire» (encore un terme qui s’est évaporé sous la gangue de l’aigreur et de la passion funeste d’une nouvelle intolérance pseudo-jacobine et pseudo « nationaliste »  )  nous firent connaître, il y a  dans ma mémoire et au plus haut de mon panthéon personnel, «Le Christ s’est arrêté à Eboli» écrit par le docteur de Médecine,   devenu rapidement, peintre et militant antifasciste de «Giustizia e Libertà», l’ écrivain Carlo Levi. Son  chef d'œuvre incontesté : «Christo si é fermato a Eboli» («Le Christ s’est pas arrêté à Eboli.») a fait le tour du Monde.

Envoyé  en relégation par  le «Tribunal pour la sûreté de l’Etat» créé par les fascisme (dans ce que l’on nommait le  «confino», dans le petit village d’Aliano en Basilicate,  pour le punir de ses mauvaises pensées et  de ses quelques minuscules actions politiques menée sous la chape de plomb totalitaire en ce  lieu, si perdu que même le Christ, lui-même,  semble-t-il, avait oublié, tout au moins métaphoriquement de s’y arrêter, Carlo Levi, au travers d’un roman presque naturaliste fait un véritable reportage ethnologique sur la condition des paysans et journaliers pauvres que l’on nommait alors : «I cafoni», (les culs terreux, les humbles, les oubliés d'hier et  toujours).

Contrairement à trop d'écrivains contemporains qui fuient les questions qui fâchent et surtout la question sociale  ( il est vrai que j’entends dire même par nombre de mes chers amis d’aujourd’hui  qu’il n’y aurait plus d’ouvriers, ce qui est inexact ;  il est  hélas bien exact qu’il n’y a plus guère d’écrivains provenant des milieux ouvriers, paysans et plus largement populaires. ) A l'inverse de notre littérature européenne contemporaine, laquelle s'est très largement abimée dans le nombrilisme ou,  pire,  la rancœur racornie et nihiliste, Carlo Levi,  lui, a réussi à atteindre la profondeur la condition humaine  et la véracité des plus grands peintres de l'Esprit ,  tels les écrivains Russes comme Gogol , Gorki , Tolstoï et Soljenitsyne, dans «le pavillon des cancéreux» ainsi que les écrivains Méditerranéens à la « générosité solaire » comme le crétois Nikos Kazantzakis  (dans la liberté ou la mort), Albert Camus, dans «la Peste» et  Mouloud Feraoun  (dans son  «Journal»).  Bref dans son roman, Carlo Levi va au plus profond de la tragédie intime et collective des êtres et ne masque pas les ébranlements sociaux,  et les Révolutions à venir qui font tant peur à notre époque de «nouveaux rentiers» de la finance et de la pensée  sans jamais verser dans le prêchi-prêcha. Ce sont de tels écrivains, sortis du terreau de leurs Peuples,  le connaissant  et l’aimant profondément,  qui nous manquent tant aujourd’hui. Ces écrivains furent d’irremplaçables témoins de leur époque comme Victor Hugo, avec «Les Misérables» avec ses personnages  littérairement immortels comme  le forçat en rédemption,  Jean Valjean, la touchante Cosette et bien sûr le jeune et éclatant  Gavroche. Ils restent au-delà de toute mode et atteignent l'Universel en s’appropriant la vérité profonde de ce qu’en Occitan,  l’on nomme nos  «Pais» ou la diversité de nos terroirs. Encore un immense merci à mon père et à mes professeures; il faut lire ou relire : «Le Christ s'est arrêté à Eboli». Car si nous regardions un  peu au-delà de notre Europe  tétanisée de peur et barricadée,  il  y a encore bien d'autres Eboli et encore tant de «Cafoni » méprisés, brutalisés et tyrannisés dans le Monde d'aujourd'hui !
Paul Arrighi
Next page